Aimer, est-ce forcément donner la vie ? Et quand ce n’est pas possible ?

La réponse de Mgr André Vingt-Trois

L’Église n’a pas de solution miracle pour tous les problèmes de [procréation ou d’accueil de la vie]. Elle se contente de rappeler avec force, et c’est un véritable message d’espérance, que la vie est le fruit de l’amour. C’est ce que nous fait comprendre la révélation chrétienne en nous apprenant à reconnaître Dieu comme le Créateur, source de toute vie, et à comprendre l’acte créateur de Dieu comme acte d’amour. Si on raisonne par l’absurde, on pourrait dire que Dieu n’avait pas besoin de donner la vie à d’autres êtres. Il aurait pu se contenter de vivre dans la quiétude de l’amour trinitaire entre le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. C’est la vigueur même de cet amour qui le pousse à se susciter des partenaires dignes de lui, « à son image et à sa ressemblance ». L’amour authentique est toujours un mouvement de don. Il aspire à se diffuser, à se communiquer et à se partager.

On a beaucoup parlé du "désir d’enfant". Ce désir peut-être un signal de ce dynamisme de l’amour qui aspire à se diffuser et à s’exprimer en donnant la vie. Il peut se dévoyer en une volonté de possession, mais il peut aussi s’épanouir dans la reconnaissance d’une vie nouvelle appelée à naître.

L’amour authentique d’un homme et d’une femme s’exprime normalement dans ce désir de donner la vie à de nouveaux êtres humains, qui seront leurs enfants, les témoins de leur amour et de sa fécondité.

© Extrait de La famille, 15 questions à l’Église, André Vingt-Trois, Mame Plon, 2002